14 août 2016

Parcours d’orientation au Beaulieu

Participants : Bernard, Daniel, Jérôme
TPST : 4h

Les petits vieux craignent la chaleur, c’est bien connu, et en ce chaud dimanche d’août, quel meilleur endroit que le massif de l’Audibergue pour bénéficier de la fraîcheur d’un trou climatisé. La vieille garde du GSV (“vieille” parce que ce ne sont plus des perdreaux de l’année, et “garde” parce qu’ils sont les seuls disponibles en ces congés estivaux) a ainsi décidé de descendre l’aven Beaulieu jusqu’à la côte – 84, histoire de se dégourdir les jambes et faire disparaître varices et fistules.

Nous nous retrouvons à la Moulière à 10h et après  nous être équipés relativement rapidement pour des personnes de nos âges, nous nous ébranlons vers le Beaulieu non sans avoir au passage été acclamés par le personnel de la Via Souterrata (“Tenez, voyez à quoi ressemblent de vrais spéléologues !”) dont les (nombreux) clients présents nous ont regardé passer d’un œil dubitatif...

Le Président est de corvée d’équipement et à 10h30 nous attaquons la descente. Bernard qui avait investi dans une lampe frontale de secours toute neuve en perd la moitié dans le P20. Il aura ce commentaire désabusé “de toute façon, c’était une merde, une fois allumée, elle s’éteignait plus”. A priori elle ne devrait même plus se rallumer !  Puits et méandres s’enchaînent avec grâce et fluidité.

Le Beaulieu n’est pas un trou très esthétique aussi avons-nous plaisir à contempler la “petite sirène” (calcification immaculée aux formes suggestives) dans la salle du même nom. Bernard et moi avons une pensée reconnaissante pour les organisateurs du dernier Congrès FFS qui avaient fléché la cavité en direction du fond. A midi tapante nous atteignons la salle du squelette qui, à moins 84 m, sera le terminus de cette visite dominicale. Le squelette qui donna son nom au lieu était celui d’un petit rongeur et il a depuis longtemps disparu.

Après un repas rapide et étonnamment sobre (de l’eau, rien que de l’eau), nous entamons la remontée vers 13h. Bernard passe devant et Daniel ferme la marche pour déséquiper. Dans ma Ford intérieure, je prie pour que notre doyen retrouve son chemin sans encombres car si les gars du Congrès ont correctement fléché le parcours vers le fond, ils ont été beaucoup moins explicites pour la sortie (panne de rubalise certainement...). Côté sens de l’orientation je me situe à  peu près entre Fred et Jef, mais beaucoup plus près de Fred. Bien sûr, Bernard se fait hésitant au premier carrefour problématique et les piaillements du président montant des profondeurs ne semblent pas l’inspirer. Je le rejoins et, dans une fulgurance dont je ne me serais pas cru capable, je repère le bon chemin. Du coup, je prends la tête (sans prise de tête) en lorgnant scrupuleusement les petites flèches rouges. Sauf que, dans mon cerveau primitif de blaireau mal dégrossi, je me fie au côté opposé de la flèche pour définir mon cheminement alors que, dans les salles-carrefour, la flèche a été disposée à l’autre bout du volume pour accrocher le regard, mais çà, je ne l’ai compris qu’après. Ca ne loupe pas : je m’engage en toute discrétion, et à deux reprises, dans une série de passages qui soit ne débouchent sur rien, soit descendent dans des profondeurs insoupçonnées alors qu’on est censé remonter. Au final, je finis par trouver la bonne sortie toujours au moment où Bernard me rejoint, ce qui me confère à ses yeux un statut de maître de l’orientation que je n’ai absolument pas. Finalement nous progressons sous les quolibets de Dada qui lui n’est pas dupe de notre incapacité à nous repérer...

Je sors du trou vers 14h, suivi une demi-heure plus tard par mes deux acolytes. Entretemps, je me suis changé et ai improvisé à l’ombre d’un chêne un petit bar avec bière glacée et gobelets. Au moment où nous trinquons, nous sommes interpelés par Yohan accompagné de Madame. Ils déclinent poliment un verre (tant mieux, parce qu’il y en avait juste assez pour trois !) et après un échange de nouvelles, se dirigent vers l’acrobranche.

Bernard, qui a de la suite dans les idées, réajuste les deux morceaux de sa frontale, et, Fiat De Luxe, s’aperçoit que malgré sa chute de 20 mètres, elle marche mieux qu’avant : en effet elle s’éteint désormais normalement, sans qu’on ait à lui retirer ses piles ! La joie qui se dessine sur son beau visage crevassé et tout plissé fait plaisir à voir.

Cette petite visite revigorante nous a permis de vérifier que la vieille garde dispose toujours de ses cinq sens, même si le sixième (celui de l’orientation) a irrémédiablement disparu de nos cervelles, à Bernard et à votre serviteur...

Jérôme

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