10 sept. 2017

Sortie de reprise à l’aven Abel

Participants : Ondine, Daniel, Mathieu et Jérôme
TPST : 6h

Mes obligations professionnelles me le permettant désormais, j’ai avisé le Club que je pouvais à nouveau sortir le dimanche et, au débotté, une sortie “tranquille” nous est concoctée par l’exécutif présidentiel à l’Aven Abel, afin que, je cite, “Jérôme ré-attaque la spéléo en douceur”.



Le soleil brille sur le parking de Saint Vallier où nous avons rendez-vous vers 9h30. Dame Ondine est de la partie, curieuse de découvrir ce que peut donner la reprise d’un spéléologue dilettante après 4 mois de totale interruption. Ayant copieusement bavé sur les absents, les tire-au-cul habituels et autres feignasses qui ont zappé cette sortie dominicale, nous attaquons la descente une heure plus tard.


 
Cerise sur le pompon, le trou est temporairement équipé par nos camarades du Club Martel qui tentent la jonction avec un bout de l’aven KKG voisin. Nous descendons donc tout guillerets et à vitesse grand V les puits et ressauts  ainsi que la série de méandres rugueux menant à la côte – 190, au niveau de l’ancien pseudo-siphon. Entre-temps, Mathieu fait quelques images avec son nouvel appareil compact. Nous faisons les mannequins de bonne grâce et nous apercevons rapidement qu’il est aussi long à prendre ses photos avec son petit appareil qu’avec son gros Canon et ses trois flashes. Chassez le naturel...





L’objectif de la journée (moins 190 mètres) est largement dépassé quand le Président nous propose de déjeuner. Ça tombe bien, il est midi. Pour renouer avec la tradition spéléo-viticole du GSV, j’ai apporté une bouteille de Côtes-du-Rhône bio qui allume tout de suite une lueur de convoitise dans l’œil de Dada. Ondine, qui veut garder l’esprit clair pour la remontée, commence par refuser un verre mais finit par accepter un doigt (de vin, bien sûr, bande de lecteurs vicieux) tandis que Mathieu et Daniel s’enfilent une bonne rasade.




J’envisage tranquillement une remontée plan-plan et digestive (moins 190 mètres et quelques, pour une sortie de reprise, c’est déjà pas mal...) lorsque le Président se fait cajoleur pour nous proposer une escapade à moins 280 mètres au niveau des ”40èmes collants”. Mathieu, en bon fayot officiel, approuve et Ondine bat carrément des mains (dès qu’il s’agit de ramper dans la boue, notre archéologue chevronnée ne se fait jamais prier). Pour ne pas avoir l’air d’une chèvre j’opine aussi tout en me demandant où je vais trouver l’énergie pour ressortir de l’Abel. Il ne nous faut pas plus de 30 minutes pour atteindre “Le Camp”, véritable base arrière des travailleurs du fond, après une poignée de puits dont un très beau P30. De là, part un boyau boueux finement baptisé “les 40èmes collants”. Mathieu, qui connaît l’endroit me déconseille l’excursion si je ne veux pas me crépir de la tête aux pieds. Flambard, je m’y introduis à la suite de Dada et Ondine, lesquels font demi-tour au bout de 30 mètres tant il n’y rien à voir dans ce tuyau pâteux. C’est donc crado et passablement fatigué que j’attaque la remontée. Je préviens mes acolytes que je vais traîner la patte et que je fermerai donc la marche. Au Président qui craint que je me perde en chemin, je rappelle que le câble 220V qui relie le fond à la surface constitue un bon fil d’Ariane. L’attaque des puits, notamment du P30 fractionné, ne me pose pas spécialement de problèmes, d’autant qu’Ondine, devant moi, assure le spectacle en parlant toute seule. Comme, à l’instar de Bernard, elle omet souvent de crier “libre” après avoir quitté un amarrage, je me base donc sur son babillage pour deviner si je peux monter : dès que je n’entends plus rien, c’est que je peux prendre la corde...

J’ai été trop optimiste quant à ma condition physique et, naturellement, je commence à agoniser dans la série de méandres et ressauts qui précède la dernière série de puits. Le Président, pris d’une furieuse envie de pisser, est parti devant comme une flèche (il a été pointé à 15h45 en sortie de trou). Mathieu le suivra de peu et Ondine s’extraira vers 16h10. A bout de souffle et courbaturé, j’émerge péniblement vers 16h25 sous le regard compatissant de mes congénères et la grisaille bourgeonnante d'un ciel de fin d'été.




Une sortie de reprise vendue à moins 190 et fourguée à moins 280, j'ai dû me faire avoir quelque part...

Jérôme

(Avec les photos de Mathieu)


 

3 sept. 2017

Aven du Danger

Participants : Bernard, Daniel, Mathieu et François
TPST : 4h45

Après ce temps estival qui a décimé quelque peu les rangs du GSV pour raisons de vacances, méritées pour certains et farniente pour d’autres, la plage et tous ces corps dénudés inspire beaucoup plus certains que d’aller s’enfermer dans un trou noir, boueux, humide et froid !! Mais heureusement le noyau dur du club est toujours là pour assurer la pérennité des sorties, mais quand on a le virus il ne vous lâche plus, merci les anciens !


Le rendez-vous était fixé au col de l’Ecre pour 9h30 pour faire l’Aven du Danger ( 68 U5 ) à Caussols. Tout le monde était là, sauf l’auteur de cet article, toujours en retard, mais dû à Madame et pas pour ce que vous pensez vieux vicieux !! Tout le monde consistait en fait,  au président Dada, à Mathieu, à Bernard, et moi-même.


Dada part devant à 10h20 pour commencer à équiper le trou. Nous suivons ensuite Mathieu, François et Bernard fermant la marche.


Après quelques péripéties dues à Bernard au fractio du deuxième puits de 10m, où suite à une erreur technique, celui-ci a mis plusieurs minutes pour décrocher sa poignée d’assurance bloquée, nous arrivons à la chatière horizontale de – 66 donnant accès au réseau des Vençois.  En arrivant devant la dite chatière, je me suis dit « Bernard va s’arrêter là, parce qu’il n’aime pas les parties  étroites», et bien « que nenni » mes amis il m’a suivi sans hésitations. Même pas peur, sacré Bernard !! Nous arrivons tous pour le repas de 12 h dans la salle du fond à – 95.



Après un repas sobre (Le club est redevenu sérieux mon cher Jérôme !!!), et après avoir fouiné quelques pseudo départs dans le fond, nous remontons. Mathieu devant, suivent Bernard et François qui remonte rapidement car notre cher président a été pris d’une envie soudaine d’évacuer son repas de la veille, et a tenu à avoir un peu d’intimité, chose que François a très bien compris, mais surtout pour fuir l’agréable parfum régnant dans la salle du fond !!

De nouveau devant le passage un peu étroit du puits de 10m précédemment cité lors de la descente, Bernard nous refait le même coup en s’épuisant pendant  plus de 5mn pour s’en extraire et en sortir épuisé ! C’était peut-être un peu dur pour lui, pour preuve il m’a confié une fois sortis, qu’il ne pensait pas aller au fond ! Lors de ses prochaines sorties, il faudra prévoir plus facile par la suite. Pendant qu’il se repose un peu, je passe devant lui et sort du trou, tandis que lui monte tranquillement et sort fatigué.

Quant au président, il sort 15mn plus tard  après avoir déséquipé, sans fatigue apparente, il a la forme le président ! C’est normal il est presque tous les jours sous terre !!  il est alors 15 h 15.

François.






 Avec les photos de Mathieu...

6 août 2017

Aven de La Glacière

articipants : Audrey, Daniel, Mathieu et François
TPST : 5h50

Toujours sous la contrainte de fortes chaleurs régnant sur la côte, nous décidons de terminer notre trilogie spéléologique en montagne dans un endroit où nous pourrons nous mettre au frais. Ont répondu présent pour cette sortie : Audrey toujours gentille et charmante, le président Dada, notre secrétaire expert en informatique Mathieu, et moi-même qui écrit l’article.

Le rendez-vous a été donné à 10h au parc de La Moulière dans le massif de l’Audibergue, qui est un massif karstique très riche en cavités. La troisième partie de notre trilogie après le Beaulieu 28 Y et les Primevères 28 T, est le fameux Aven de La Glacière 28 D, aux nombreuses étroitures.


Prenant la route de Saint Vallier pour rejoindre les autres (Audrey, Dada, et Mathieu) qui viennent de Vence, j’essuie un bon orage de Cabris jusqu’au col Ferrier au dessus de Saint Vallier, tandis que les autres le prennent du coté de Gréolières. Cela fait énormément de bien quand on pense qu’il n’a pas plu depuis au moins trois semaines !



Arrivés sur place nous nous équipons et nous nous apprêtons à descendre nous mettre au frais. Dada part devant équiper la cavité, il est alors 10h35. Je ne me souviens pas que ce trou était aussi étroit ! Les méandres sont beaux et biens sculptés par l’érosion mais sont assez physiques et quelques peu engagés, mais sans danger toutefois malgré leurs exiguïté !



Mathieu suit Dada et guide notre chère Audrey, qui n’a pas l’air d’apprécier l’étroiture au départ du puits chatière à -35, mais avec beaucoup de courage et rassurée par la présence de Mathieu devant et moi derrière, elle s’élance ! Un peu plus bas, la voila sur le pont de câble qui coupe à -15m le puits de 25m suivant, avec 10m de vide sous les pieds, on croirait voir les équilibristes du cirque Pinder ! suivant les bons conseils de Mathieu elle se retrouve de l’autre coté du puits. Même pas peur ! elle est bien cette petite.




Ayant rejoint Dada, nous continuons la progression vers la galerie des lacs et nous nous arrêtons casser la croûte à -85m tout au bout des lacs encore pleins d’eau alors que dehors tout est sec, merveilleuse nature, tu nous étonneras toujours !


Le froid commençant à se faire sentir (il fait quand même 8° dans la cavité) nous décidons de nous réchauffer en  allant dans la galerie au dessus des lacs qui se dirige vers le trou de la sécu 28 L2 qui a jonctionné avec la Glacière par le puits Fighiéra de 39m. Arrêt en bas de ce puits. Nous commençons la remontée avec une petite anxiété pour Audrey à l’idée de re-franchir certaines parties exiguës, mais avec notre aide, et beaucoup de patience et d’attention à ce que l’on fait, tout se passe bien, aussi bien pour elle que pour nous. Mais il faut quand-même reconnaître que ces étroitures aussi bien verticales qu’horizontales sont très stressantes, malgré notre expérience spéléologique. Mais c’est une réaction tout à fait normale, car c’est lorsque l’on a plus peur et après un relâchement qu’un accident peut arriver !




Après quelques sueurs froides le puits chatière redouté est enfin franchi, ainsi que les méandres étroits menant vers la sortie mais avec quand-même une bonne dose d’efforts, et de contorsions, et de fatigue ! Nous sortons échelonnés de 16h 10 pour Mathieu, à 16h 25 pour Dada qui déséquipe.


Voila une belle sortie spéléo, mais à ne pas conseiller à un néophyte vu sa difficulté.

François.

1 août 2017

Désobstruction Aout 2017 (11 sorties)

Vence (9 sorties):

• 3 Mille Pattes (Baou des Blancs, Dada et Christophe, 2 sorties).

Une sortie désobstruction avec Dada. Et une autre sortie topographie avec Christophe pour topographier les nouvelles parties ouvertes depuis la dernière séance topo l'été 2016. 70m ont été topographiés en plus.

• R1 - Cocon (Baou des Blancs, Dada, 2 sorties).

Désobstruction de la galerie à droite de la salle du Carrefour.

• Cavités situées dans la zone de la Foux (Dada, 4 sorties) :

Désob dans la E9 (Abri), dans celle située à gauche de cette dernière et dans la Grotte du Milieu (F9 terminée).

Roquefort-les-Pins (2 sorties):

• Embut du Debram (105 F1, Camptracier, Christophe, Dada et Fred):

Devant l'incertitude des chiffres annoncés depuis l'ouverture du chantier du F1, j'ai décidé de prendre mon Disto et de faire tranquillement des relevés en solo pendant que Fred et Dada traçaient jusqu'au chantier en cours. J'avais pris le soin de calibrer l'appareil une semaine avant et d'ôter toute ferraille de mon équipement (D=0.25). Je n'ai fait que des visées dans l'itinéraire principal menant au fond, sans me soucier des branches partant à droite et à gauche. Ce qui m'importait était de connaître les profondeurs à la baignoire, au bas de la Grande salle ainsi que la hauteur maximale de la remontée. J'ai rejoint finalement mes compères alors que Fred avait fini de monter le P18. Je n'ai donc pas trop perdu de temps.
Ensuite, j'ai rejoint Fred et Dada derrière l'étroiture donnant dans la dernière salle trouvée par Dada. Ce dernier finissait d'équiper l'escalade donnant sur le replat où nous allons commencer la désobstruction finale vers la 2eme sortie.
Une fois l'escalade terminée, Fred et Dada prennent pied sur ce gros ressaut assez prometteur: il y a au moins 3 suites possibles: une horizontale, à travers une trémie; une verticale assez étroite mais qui est facilement "ouvrable" avec des racines; une montant légèrement, sur de la terre mais la vue est bloquée par un gros bloc. Pendant que Fred s'attaque à la suite horizontale, Dada finit d'équiper correctement la sortie du ressaut assez délicate car un bloc énorme (on dira même un morceau de strate) tient par l'opération du Saint Esprit au dessus de la salle sous jacente, justement sur le passage de la corde menant au replat. J'avoue ne pas oser franchir le pas et reste donc en dessous, attendant mes compères qui travaillent. Je passerai la prochaine fois, quand les fer à béton de 12 ou 15 auront été posés.
Au retour, Dada finit les batteries en faisant un max de trous dans l'étroiture.

Les chiffres  relevés sont les suivants: la baignoire est à une profondeur de 54m et le point haut de la remontée faite par Dada est à 11m sous l'altitude d'entrée du F1. Sachant que le plan du trou est tel que la cavité serpente sous le poljé -fond plat, l'altitude de la 2e entrée sera la même que l'altitude d'entrée du F1 (à savoir 246m). Il nous reste donc 11m de calcaire avant de sortir la tête à la surface.

• Gourdon

Sortie avec Dada et Choucas au Craignos (68M5, Pont du Loup).

Voilà, c'en est tout pour la désob! Le reste, ce sont des sorties 'visite' qui ont fait l'objet d'un article pour la majeure partie d'entre elles (à part une visite des TMP).

Pour les taupes du club,

Christophe

30 juil. 2017

Aven des Primevères

Participants : Bernard, Daniel, Mathieu et François
TPST : 4h30

Par ce temps estival très chaud, nous avons décidé de nous mettre au frais au parc de La Moulière à 1350m d’altitude, et plus particulièrement dans l’Aven des Primevères très riche en bons et moins bons souvenirs.

Le rendez-vous était fixé à 9h 30 sur place, il s’est avéré par la suite qu’il fallait majorer les horaires de rendez-vous d’une bonne demi-heure, à cause de certains qui ont à accompagner leur épouse pour pouvoir être enfin seul quelques heures et libérer leur fantasme spéléo uniquement (Entendons-nous bien mon cher Jérôme ! Même si tu n’es pas là, ne crois pas t’en tirer aussi facilement, tu as laissé trop de traces indélébiles !).


La majoration est due aussi au comportement de notre cher président qui a non seulement oublié son casse-croûte, mais encore qui ne s’en est pas rendu compte avant une bonne demi heure de route ! Aïe, Aïe, Aïe, Alzheimer guette-t-il certains au club ? Après les pédophiles, les nécrophiles, il ne restait plus que les amnésiques, mais c’est quoi ce club !!!


Après cet intermède d’humour (faut-il le préciser ?), nous nous équipons et suivons Dada qui est parti équiper en premier, il est alors 10h30. Je le suis avec un kit de cordes pour équiper de -65 à -118m, terminus proposé pour cette sortie.



Dernière nous, le Bernard toujours en mal des étroitures, décide de s’arrêter en haut des chicanes à -58. Pourtant elles se passent très bien depuis qu’une corde y a été installée ! Mais chez Bernard la tête travaille trop, il fait souvent des blocages non justifiés ; enfin chacun est comme il est ! Nous poursuivons la descente et nous nous arrêtons casser la croûte à -104.


Ensuite nous continuons dans le fameux méandre de -104, pour s’arrêter en haut des grands puits à -118. Moi je m’arrête au départ du puits de 10m au bout du méandre, me contentant de cette profondeur, mais dommage car le plus beau est après, dans ces puits très esthétiques qui s’enchaînent tels que P.28, P.35, P12, P14, jusqu'à -210.








Je remonte donc seul tandis que Dada et Mathieu s’arrêtent 14m plus bas. Je les attend en haut des chicanes à -62, pour récupérer le kit de cordes, puis finalement tout le monde remonte. Nous nous arrêtons faire des photos dans la salle des graviers à -54. Dada et moi passons l’étroiture où nous retrouvons le P15 aveugle et un méandre remontant vite parcouru mais qui s’arrête sur étroiture.



Nous sortons échelonnés entre 15h30 et 15h40, où nous retrouvons la chaleur extérieure. Il faisait meilleur dans le trou, pensez donc, il y faisait entre 8° et 9°, hum !!

François.

23 juil. 2017

Le F1 sinon rien !

Participants : Daniel et Mathieu
TPST : 5h30

Initialement, Bernard avait réclamé une petite sortie gérontologique sous terre pour soigner ses problèmes anatomiques. Nous avions accepté de l'emmener à l'Aven du Danger, mais pas de nous occuper de sa santé car, comme dirait François, nous ne mangeons pas de ce pain-là !

En ce beau dimanche d'été, nous nous préparions donc pour une sortie pour les vieux, mais le sort en a décidé autrement. Le père François a interrogé les oracles et ceux-ci sont formels : "l'ail ronde ment", donc le sort ne nous laissera pas prendre la route de Gourdon au Col de l'Ecre, ce qui est assez embêtant. Je le laisse appeler le Président pour lui demander de prendre une décision. Quelques minutes plus tard, il me rappelle pour me dire que la sortie est annulée.

M'étant levé de bonne heure pour faire de la spéléo après m'être couché à 1h30, je sens monter en moi une certaine déception. Mais je n'ai pas le temps de finir mon petit déjeuner que le téléphone se remet à sonner : c'est le Président en personne ! Il dormait encore très bien quand François l'a réveillé et maintenant il ne sait plus quoi faire. Comme il ne reste pas beaucoup de possibilités, je lui propose donc de l'accompagner à l'Embut du Debram que je ne connais toujours pas. En quelque sorte, c'est le F1 sinon rien...

Royalement, je lui laisse, non-pas un quart heure, mais une demi-heure de plus pour se préparer car il en a bien besoin. Nous nous retrouvons à 9h15 pour partir à Roquefort les Pins. Comme ce n'est pas très loin, une demi-heure plus tard nous sommes sur place et à 10h10 précises nous rentrons dans le trou.

Pour une description synthétique de la cavité, je vous renvoie au compte-rendu de Jérôme pour la sortie de début Mai. Grosso modo, c'est la canalisation qui part en-dessous de l'évier ! Durant la descente, le Président me fait admirer tous les aménagements qui permettent de ne pas se mouiller. Plutôt que de ramper dans la flotte, il a trouvé plus judicieux de faire descendre une strate et de laisser l'eau passer sous les déblais, ce qui est une innovation qui devrait être primée. Il m'avouera d'ailleurs que la première fois, il ne voulait tellement pas y aller qu'il a fait des politesses à Fred en lui disant "A toi l'horreur !". Mais sa plus belle invention est bien sûr le tunnel artificiel en ligne droite pour rejoindre la salle. Il l'a percé suffisamment en hauteur pour que l'eau ne coule pas dedans. Enfin, il faudra attendre la prochaine crue pour voir si il ne nous a pas vendu du rêve.

La dite salle, qui est en fait un puits remontant, présente un volume à peine croyable pour cette évacuation d'évier. Euh non, je voulais dire cette cavité... Elle se situe sur un affluent du tuyau principal (L'évacuation du trop plein de l'évier ?). Daniel a déjà bien progressé avec son escalade en artificiel artisanal et il n'est probablement plus très loin de la surface.

Pour le moment, il a encore quelques tirs à faire pour aménager le tunnel et jeter un œil dans une cheminée. Du coup, il me propose d'aller visiter la suite du réseau en attendant. Comme sa réputation a largement eu le temps d'arriver jusqu'à mes oreilles, je laisse l'intégralité de mon matériel dans la salle, grand bien m'en a pris !

Le début de l'aval se fait en rampant dans la boue. Puis on passe au-dessus d'une flaque encore rouge d'un traçage complètement raté et on remplace la boue par l'eau croupie. Le conduit n'est généralement pas très confortable, et en plus on fait du chemin avant d'arriver à l'étroiture sélective.

Quand je pense que Tonton Christophe a essayé de la passer avec une combinaison néoprène, heureusement qu'il n'a pas trop insisté car il aurait complètement bouché le trou et il aurait fallu lui découper sa combinaison pour arriver à le ressortir.

Cela dit, je tiens à préciser que la combinaison néoprène était là uniquement pour combiner le sauna avec le bain de boue. La température de l'eau est à peine suffisamment fraîche pour évacuer les calories dépensées dans ce p*** de trou de m***, je voulais dire ce beau boyau aquatique.

Pour ceux qui ont suivi les précédents épisodes, c'est là qu'Ondine est montée sur Christophe et que le nez de Jérôme est entré en collision dans l'arrière train d'Audrey. Notez bien que je désapprouve de telles pratiques.

Une fois passée l'étroiture, la canalisation devient beaucoup plus confortable. On marche debout dans de beaux volumes. La galerie se termine sur une coulée de calcite qui fait obstruction, et avec l'eau qui passe tout juste dessous. Il doit rester cinq centimètres d'air libre au début.

C'est là que notre ami Christophe voulait que j'aille faire de la première en apnée avec un masque et un tuba. J'ai jusqu'à présent décliné la proposition. La traversée jusqu'au Lauron attendra.

Le retour est équivalent à l'aller, si ce n'est que l'on termine par la partie boueuse. C'est donc dans un état assez lamentable que je retrouve Dada qui se demandait ce que j'avais bien pu faire pendant tout ce temps. A la manière de César, je lui déclare que : "Je suis venu. J'ai vu. Je ne reviendrai plus !".

Celui-ci est assez contrarié. Il pensait que je me contenterais de la partie boueuse. Mais à me voir trempé, il est déjà complètement frigorifié. Il va devoir changer son programme de la journée dans le sens de la frustration.

Comme il est largement l'heure de manger, nous nous installons dans la grande salle pour le repas. Daniel mange rapidement et retourne à ses tirs car il a trop froid. Moi, je continue tranquillement et je le vois de retour pour le dessert.

Après le repas, nous allons faire la visite de la remontée présidentielle. Celle-ci présente de nouveau le même caractère artisanal qui donnerait la jaunisse aux bureaucrates des offices de normalisation à Bruxelles. Je me garde bien de lancer la polémique avec un Président qui est aussi infaillible que le Pape. Même quand il a tord, il a raison quand-même !

En prenant de la hauteur, on s’aperçoit que la salle est en fait la base d'un puits. Celui-ci fait déjà 22m de haut. Puis on va rejoindre une petite salle avec un petit ressaut et enfin une autre verticale. Grosso modo, on doit déjà remonter d'une bonne trentaine de mètres. On est plus très loin de la surface.

Initialement, le Président avait prévu de planter le premier barreau aujourd'hui, mais étant donné son état de congélation avancé, on va se contenter de prendre quelques mesures avec le décamètre. La remontée attendra le retour de Fred qui est un spectateur beaucoup attentif que moi !

Nous redescendons donc en bas de la salle avant d'attaquer le retour vers la sortie. Ayant livré mon stock de barreaux à destination, mon kit va recevoir deux batteries présidentielles pour le retour, ce qui restera dans mes capacités de portage.

Nous ressortons à 15h50 précises. Il fait une chaleur suffocante. Je suis rarement ressorti aussi pourri d'une cavité. Mais je ne garderai pas un bilan complètement négatif de cette sortie. Comme un homme averti en vaut deux, je sais maintenant quoi répondre à Christophe pour sa proposition de première en apnée avec un masque et un tuba : "C'est non !".

Mathieu

7 juil. 2017

Initiation dans la Grotte des 3 Mille Pattes

Participants: Audrey, Benoît, Daniel, Christophe et Sophie.
TPST: 4h

On rappelle à celles et ceux désireux de mieux connaître les 3MP : n’hésitez pas dans un 1er temps à lire l’historique de la découverte de cette grotte sur ce blog à l'adresse suivante (si le lien ne fonctionne pas, allez voir les sorties du mois d'octobre 2016):

Pour les personnes qui voudraient aller plus loin et la visiter, vous devez savoir que cette grotte est toujours en cours d’exploration par nos soins; que c’est une cavité très complexe avec des risques d’égarement; et que c’est aussi une gigantesque trémie donc par définition très instable, avec tous les risques inhérents à ce genre de cavité. Il est donc plus que très recommandé voire impératif d’être accompagné par l’un des membres du GSV. C’est gratuit pour un fédéré déjà assuré ! Un secours spéléo organisé pour aller récupérer des ‘’touristes’’ perdus ou blessés dans cette cavité risquerait de coûter ‘cher’ au club dans la mesure où la grotte des 3MP pourrait être définitivement fermée sur décision des autorités.

Donc par ce beau jour estival du mois de Juillet 2017, nous allons emmener dans notre grotte ma femme Sophie, sa nièce Audrey (déjà pratiquante assidue du GSV) et mon petit cousin Benoît. Ils ont tous déjà fait un peu de spéléo : Baume des Caranques et petits trous sur Roquefort les Pins pour Sophie et Benoît ; trous plus techniques pour Audrey comme le Beaulieu à la Moulière. Mais ils ne se doutent pas de ce qu’ils vont trouver sous le Baou (du moins j'ose l'imaginer).

C’est donc rendez-vous au parking avec Dada à 8h30 avant que le soleil ne tape vraiment, car nous avons environs 25 minutes de montée pour atteindre l’entrée de la cavité. On monte léger pour une fois, équipés seulement de kits contenant du matériel de progression et les casse-croute. Les perfos, les batteries et les mèches sont restés au placard ; 10 kg en moins sur le dos, ce n’est pas du luxe ! Du moins je le pense tant que ma chérie (100m après avoir quitté le parking et 10m de dénivelé plus haut) ne me regarde pas avec des yeux des biche, me poussant inconsciemment à lui proposer de porter son sac à dos en plus du mien…

Tout transpirants, nous arrivons à l’entrée du trou ; rituel de l’équipement où je distribue à Sophie et Benoit mes fringues de spéléo chaudes et pratiques avec en plus un bleu de travail chacun, histoire de leur éviter une sortie spéléo en jean, t-shirt et baskets (ce qui les dégoutterait surement de revenir avec nous). Audrey en grande connaisseuse a réussi à dévaliser Mathieu de son matos. Ma combinaison AV rouge passé, déchirée et recousue, encore sale de la sortie au F1 deux jours plus tôt fait pâle figure à côté de sa combinaison rouge vif toute propre et quasi neuve. Mais bon, faire de la désob, ça a son prix, en plus des coups de massette sur les doigts.

Pour revenir à nos moutons, c’est un fort courant d’air frais sortant  de la cavité qui nous accompagne pendant qu’on se dévêtit et que l’on ressent même quand on est à 3m de l’entrée ; c’est bien plus agréable que l’air chaud et lourd ambiant (mais qu’une certaine va vite regretter). La progression dans la 1ere partie de la cavité est surtout à 4 pattes voire allongés. Je ferme la marche derrière Sophie (qui avance à reculons), lui indiquant par où aller car Dada, Audrey et Benoît sont plus loin devant. Dada nous attend dans la 1ere salle ; nous nous engageons ensuite dans la partie basse de la 2eme salle puis dans sa partie supérieure, où nous pouvons enfin voir les 1eres belles concrétions multicolores de cette cavité. Pas de chiroptères en vue.

Nous partons ensuite vers le 1er ressaut donnant sur la salle en U. Aucune difficulté à descendre malgré l’aspect peu engageant. Sophie rechigne à s’y engager les pieds et le cul en avant ; mais Dada la réceptionne, lui indiquant où mettre les pieds. Une fois dans la salle en U, Dada explique un peu à nos 3 amis. Puis nous continuons la progression et nous débouchons dans la salle du Carrefour. Nous laissons nos kits quelques minutes, le temps de monter en haut de la salle, pour admirer une petite niche dans laquelle j’étais venu faire des photos au tout début de la découverte avec Florian, un des découvreurs de la cavité. Les gours ne sont plus très actifs mais il faut dire qu’il n’a pas plu depuis pas mal de temps. Seul le gour juste à l’entrée de la niche contient de l’eau.
Audrey et Dada (salle du Théâtre)
On quitte la salle du Carrefour pour descendre dans la salle dite du « puits salle ». Le passage n’est pas évident. Je sens que Sophie commence à en avoir déjà assez et qu’elle se demande pourquoi elle est venue (ah, l’amour !). Une fois arrivés dans la salle, on laisse les kits et nous partons vers le réseau des champignons. Dada en profite pour me montrer l’endroit où il a pu jonctionner avec la salle du Théâtre. On repassera par là quand on complètera la topo faite durant l’été 2016 (pour information : nous en sommes à 1280m de développement avec -42m et +21m, soit 63m de dénivelé).

Retour dans le Puits Salle, où nous récupérons nos kits ; on prend le passage d’une quinzaine de mètres sous la trémie pour arriver dans la salle du Théâtre. Je précise ici que dans cette grotte, nous passons alternativement de parties situées dans le calcaire massif à des parties situées dans la trémie. A ce jour, nous n’avons pas encore vu de miroir de faille, de stries ou autres. Nous laissons à nouveau nos kits remplis de bouffe dans le haut de la salle et on s’engage entre les concrétions multicolores vers la partie basse pour faire admirer les coulées et le « château » à nos invités. On y fait quelques photos rapides. On ne descend pas jusqu’au point bas de la cavité, situé 10m plus bas car cela ne présente pas d’intérêts visuel. On remonte manger dans le haut de la salle. Je sens que ma chérie en a ras le bol. Nous ne sommes pourtant dans la cavité « que » depuis 2 heures ! Une fois le repas expédié (10 minutes plus tard), Dada me montre l’endroit où il  a bossé et a réussi à jonctionner avec le réseau des Champignons (vu précédemment depuis le réseau des champignons). Il me montre aussi une suite potentielle qu’il a ouverte ; je lui propose alors de retourner dans la salle du Théâtre et de tenter de jonctionner avec lui par la voix depuis l’endroit où il se trouve, afin de déterminer si ce passage se dirige vers nous ou bien vers une partie inconnue de la grotte. Manque de chance, on s’entend très bien et le conduit qu’il a remarqué se dirige vers le haut de la salle du Théâtre. Cela fera une boucle de plus pour la topographie.
Sophie, Benoit et Dada (salle du Théâtre)
On décide de quitter la salle du Théâtre et de monter voir la salle du Cierge Blanc car 10 minutes de pause ont suffi à nous refroidir. Ce coup-ci, nous n’avons pas pris de thermos d’eau chaude pour le café (réservé uniquement aux sorties désob avec Fred). En y pensant maintenant, nous n’avons même pas apporté de vin à boire ! Il faut dire que les principaux poivrots du club sont soit en vacance soit déjà affalé au bar-tabac. Et que donc nous n’avons pas aujourd’hui à subir leur influence alcoolisée.


Audrey (salle du Théâtre)
Sophie se demandant ce qu'elle fait là (salle du Théâtre)
Benoît, heureux... (salle du Théâtre)
Le petit groupe sous le château (salle du Théâtre)
Le massif -stalagmitique- central (salle du Théâtre)

C’est donc tantôt en râlant -et me maudissant- pour certaines tantôt de bonne humeur pour d’autres que notre petit groupe reprend l’étroiture en sens inverse, celle donnant sur le passage sous la trémie qui mène au Puits Salle. On remonte tranquillement ensuite vers la partie supérieure du réseau. C’est au moment où nous sommes à la base d’un des 2 ressauts menant à la SCB, à proximité de ce que la grotte a de plus beau à nous offrir  que l’une des initiées -dont je tairais le nom par pudeur- me fait le coup non pas du tunnel (car on est déjà dans le tunnel), mais de la panne sèche. Il nous restait à peine 15m à faire et non, non, elle n’a plus voulu redémarrer. J’ai donc cédé, par peur des représailles. Nous avons laissé Dada avec nos 2 autres initiés grimper dans la salle et nous nous sommes dirigés vers la sortie. La chaleur nous a accueillis (plutôt assaillis, devrais-je dire) vingt minutes plus tard.

Casse croûte selon Benoît
Puis selon Dada (évitons de se bouffer la dent du côté droit)

Puis selon Sophie

Et enfin selon Audrey
Dans les 5 minutes qui ont suivi notre sortie, Dada passe l’étroiture d’entrée. Le tour de la salle a été rapide, la reptation jusqu’à la sortie aussi. Tout le monde est content, ma chérie encore plus j’imagine maintenant qu’elle est à l’air libre, au chaud, en train d’ôter les fringues humides et déchirées. Elle est néanmoins contente d’avoir vu ce que je voulais lui montrer depuis des mois ; et même si elle continue de penser que nous ne sommes que des psychopathes, je compte la ramener dans les mois prochains pour voir ce qu’elle n’a pas pu voir dans la salle du Cierge Blanc. Audrey est contente elle aussi, je pense qu’on pourra l’embarquer pour des séances de topo de 11 ou 12h d’affilées. La combinaison de Mathieu quant à elle tire un peu la gueule mais bon…

Ouf, heureuse de sortir!!
J’espère que quand nos initiés regarderont notre Baou d'en bas, ils le verront d’un œil vraiment différents de ceux qui ne le voient que comme une jolie colline qui domine Vence!

Une fois tous changés, notre petit groupe entame la descente vers la voiture, tantôt toujours en râlant et me maudissant pour certaine, tantôt contents pour d’autres.

Nous arrivons à la voiture 20 minutes, quelques bleus et gamelles et une cheville tordue plus tard.

Benoit et ma Sophie, oui, c’est maintenant après en avoir chié qu’on apprécie le plus une petite bière fraiche et un petit coca zéro frais, n’est-ce pas ??? Audrey,  j’espère que ni le chauffeur du bus ni le passager assis à côté de toi n’ont eu à se plaindre de l’odeur que tu dégageais !!


Christophe